Vous avez sans doute aperçu un peu avant avant les fêtes dans mes Stories que j’étais en pleine confection d’une tenue spéciale pour la fin d’année. Je n’avais pas encore eu le temps de vous montrer le résultat final. J’avais en tête de réaliser une robe à partir du patron du chemiser Reina. Noël approchant à grand pas, c’était le moment parfait de tester une version rallongée et personnalisée de ce petit chemisier.
Pour celles qui ne connaissent pas le patron, Reina est un chemisier de style victorien. Il se compose d’un col lavallière à nouer, de manches ballons marquées par de hauts bracelets et il se ferme par une série de brides et de petits boutons. Il se décline en deux versions dont une plus casual à manche courte avec un col Mao.
J’ai déniché un superbe tissu texturé et satiné de couleur rouge tomette dans la boutique de Julian Lopez, située en plein cœur de Valencia et j’ai modifié le modèle en un tour de main. À partir de la version à longue manche, la version A, j’ai allongé les pièces devant et dos de quelques centimètres afin d’avoir une longueur de robe se situant au-dessus de genoux. J’ai ajouté un parement pour terminer le bas de la robe. J’ai supprimé le col lavallière pour avoir une encolure dénudée de tout détail et j’ai réalisé une ceinture adornée de surpiqûres pour ajuster la robe à ma taille. Je suis vraiment ravie du résultat !
Je vous laisse un pas à pas qui vous explique les modifications simples à réaliser si vous souhaitez faire de même !
1/ Couper les pièces devant et dos selon la ligne de découpe. Sur une feuille de papier assez grande, positionner les pièces à une distance d’entre 25 cm et 35 cm, ou plus si vous le désirez, en fonction de la longueur de robe choisie. Dessiner la forme de la robe : tracer une ligne depuis la base de l’encolure jusqu’au bord inférieur des centres devant et dos et depuis la base de l’emmanchure jusqu’au bord inférieur des côtés des deux pièces.
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2/ Une fois les patrons des pièces devant et dos modifiés, tracer sur les bords inférieurs des 2 pièces la ligne de découpe des empiècements à une hauteur de 5 à 10 cm comme indiqué sur l’illustration. Découper sur la ligne et ajouter 1,5 cm de valeur de couture sur le bord supérieur des empiècements et sur le bord inférieur des pièces devant et dos. L’empiècement devant sera coupé 4 fois dans le tissu et l’empiècement dos sera coupé 2 fois dans la pliure du tissu.
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3/ Allonger et redessiner le parement devant (7) en prolongeant la pièce jusqu’à obtenir une longueur égale à celle du centre de la pièce devant (1).
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4/ Réaliser la ceinture de 4 cm de large et d’une longueur que vous aurez définie au préalable selon le contour de votre taille. Une fois cousue, surpiquer de manière uniforme sur la longueur.
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Voilà comment transformer vite fait, bien fait le patron Reina. Je trouve que l’idée de transformer des patrons de blouses, de chemisiers et de top en tout genre est vraiment à exploiter. C’est une belle occasion de ressortir d’anciens patrons restés dans nos tiroirs et de se faire et refaire de jolies robes en un clin d’œil. D’ailleurs, quand je conçois un patron, j’aime bien penser à toutes les modifications qu’on peut lui apporter, qu’elles soient incluses comme versions dans la pochette ou ajoutées plus tard comme tutoriel comme dans ce cas. Personnellement, je n’aime pas faire plusieurs fois le même patron, mais s’il me plaît beaucoup, je fais des versions différentes en changeant quelques détails. Ça permet de rentabiliser un patron facilement ! Je crois que le prochain patron à être transformé en robe sera la chemise Vera et pourquoi pas le pantalon Romero en jupe. Et vous, quels patrons pensez-vous modifier ?
Pour la petite anecdote : comme je voulais porter cette robe pour le nouvel an, je me suis pressée de la coudre et j’ai volontairement zappé l’étape du lavage de tissu préalable. « Pas bien !» vous allez me dire. Et vous avez raison. Sauf que dans ce cas particulier, c’était « Bien !». Au nouvel an, le crêpe tombait parfaitement même si je ne portais qu’un débardeur et des collants en dessous, la robe était souple et aérienne. Vous imaginez donc ma surprise quand on a pris les photos de la robe (portée dans les mêmes conditions) et que le tissu collait de partout. En la lavant, l’apprêt du tissu neuf s’est enlevé et l’électricité statique a fait son œuvre ! Bref, pour une fois, ne pas laver son tissu avant de le coudre avait du bon !